Congrès Lipids&Cosmetics : Discours d'introduction de Marc-Antoine JAMET

 

 

 

 

 

Le 26 janvier 2022

 

s'est ouvert le congrès Lipids&Cosmetics

 

avec le discours de Marc-Antoine JAMET, président de Cosmetic Valley

 

Retrouvez son propos retraçant les liens forts avec la Région Nouvelle-Aquitaine, le croisement des enjeux de la filière parfumerie cosmétique avec ceux de cette Région et l'importance de la 3ème édition ce congrès.

 

 

 

3ème Congrès « Lipids & Cosmetics »

Discours de M. Marc-Antoine JAMET, Président de la Cosmetic Valley

Université de Bordeaux - Mercredi 25 janvier 2022 – 9h

 

 

Madame la Vice-Présidente de la Région, chère Françoise Jeanson,

Monsieur le Vice-Président de l’Université,

Mesdames et Messieurs les intervenants,

Cher(e)s collègues, cher(e)s ami(e)s,

 

Avant de prononcer le moindre mot, je voudrais remercier Françoise Jeanson, dont je n’oublie pas qu’elle est en même temps élue Vice-Présidente régionale en charge de la santé et médecin, d’avoir rappelé le rôle qui fut celui des entreprises cosmétiques, petites, grandes ou moyennes, lorsqu’il fallut, en mars 2020, fournir la France, ses hôpitaux, ses services publics, ses associations, en Gel Hydro Alcoolique et, singulièrement, ce que fit LVMH, dont les équipes surent, les premières, importer vers notre pays, lorsqu’il y en avait peu ou pas, masques, respirateurs, tests pour le compte de l’État. Je confirme également ses propos sur la conjoncture économique : derrière une résilience qui est devenue relance, une résistance transformée en rebond de croissance, il est, dans notre filière, des situations bien différentes et, même si nous avons globalement affiché en 2021 un taux de croissance de 14%, je songe aux PME, aux instituts de beauté, aux sous-traitants qui ont souffert pendant 24 mois des conséquences économiques et sociales de cette crise sanitaire.

 

À vous Monsieur le Vice-Président de l’Université de Bordeaux, deux mots également. Cette routine de beauté que vous avez décrite, elle est, pour des femmes et des hommes, source de bien-être, d’estime de soi, d’épanouissement. Nos produits ne sont pas simplement voués aux sacs à main et aux salles-de-bains, ils ont aussi leur importance sociétale. Ils sont enfin l’expression d’une force économique, fondée sur l’excellence européenne et l’art de vivre à la française, dans un secteur où, face à une concurrence qui se fait multiple et acharnée, nous sommes restés leader pour fournir à la France son second excédent commercial après l’aéronautique. Cela parle, je l’imagine, dans une ville comme Bordeaux.

 

Il est temps d’ouvrir ce colloque et dans un premier geste de féliciter ceux qui y assistent. Nous sommes 200 à suivre ce congrès, pour moitié en présentiel, pour moitié à distance. Depuis deux ans, ce mode hybride a caractérisé tous les événements de notre pôle de compétitivité, salons, colloques, congrès, et il nous a permis de continuer à travailler, comme ce matin, malgré le virus et ses ravages. Il était nécessaire que l’économie et l’industrie ne s’arrêtent pas. Il est indispensable que la science et le progrès n’abandonnent pas la route de l’innovation, de la performance et de la découverte. Il y a eu le « quoi qu’il en coûte » gouvernemental qui a été décisif. Il y a eu la détermination et le dévouement de centaines de milliers d’entrepreneurs et de salariés qui a été indispensable. Il faut aussi, à leur échelle, en féliciter les équipes de la Cosmetic Valley. Ma reconnaissance va vers Soline Godet et Nathalie Simonin, qui ont organisé cet événement et à qui je confirme que j’ai bien dû recevoir, par mail, au cœur de cette nuit encore, 3 ou 4 invitations à participer à nos travaux - que je n’avais pas l’intention de bouder - et une demi-douzaine de messages me proposant d’imprimer mon badge, ce que j’avais déjà fait.

 

Je veux également remercier les équipes de l’université de Bordeaux, membre du Conseil d’Administration de notre pôle, qui ont su nous accueillir avec un très grand professionnalisme et une grande générosité, ce matin. Un salut également à l’université de Pau et du Pays de l’Adour, vainqueur dans la catégorie scientifique, en 2021, des Cosmetics Victories, compétition où ne valent que la découverte et l’intelligence.

 

Je voudrais également féliciter votre comité scientifique qui, sur les lipides, a proposé des axes de travail forts et originaux :

 

-                Leur importance dans la peau et les cheveux

-                Les nouveaux sourcing

-                Leur transformation vers la formulation

-                L’amélioration de leur caractérisation.

 

Comment ne pourrais-je pas saluer des partenaires anciens, et fidèles comme la Société Française de Cosmétologie et le CNRS, réguliers comme l’Agence de Développement et d’Innovation de Nouvelle Aquitaine, ITERG ou le Centre de Valorisation des Agro-ressources,  plus ponctuels comme nos sponsors SAFI CFPA et  Gattefossée.

 

La recherche ne fonctionne pas que deux journées sur 365. Au pays de l’Océan et du cannelé, de la viticulture et de l’aéronautique, les parfums et les cosmétiques ont su se faire une place. Ici, dans notre secteur, 61 entreprises, souvent des ETI, des PME, des start-ups, mais aussi de grandes et belles sociétés, ont adhéré à notre dynamique, avec plus de 5.000 salariés, 1 milliard de chiffre d’affaires, majoritairement gagnés à l’exportation, en ayant l’initiative de 25 projets de recherche et participants à 45 autres. Bravo. Vers eux, vers les laboratoires, vers leurs chercheurs, va ma reconnaissance.

 

Grâce à eux, comme en Centre-Val-de-Loire, en Normandie, dans les Hauts-de-France, en Ile-de-France, en Guyane, en Martinique, à Mayotte, en Polynésie française, et dans bien d’autres régions, la Cosmetic Valley n’est pas un club où des chefs d’entreprise liraient le journal et fumeraient le cigare. Ce n’est pas non plus une association à laquelle on serait obligé d’adhérer pour bénéficier de ses prestations. J’en connais, hélas, dans le sud de la France. Non, c’est un laboratoire de la performance où on cherche et où on trouve. On ne s’étonnera donc pas que notre bilan 2021 fasse apparaître 200 projets de recherche pour 400 millions d’euros d’encours. Ils explorent les transitions technologique, écologique et numérique. Ils aideront la cosmétique française à conserver sa place de leader mondial solidement établie sur l’authenticité des produits, la sécurité des consommateurs, la préservation de la planète, la performance de l’innovation, ces quatre piliers du « Made in France » que vous représentez merveilleusement et efficacement. Dans un monde où nous avons de plus en plus de compétiteur, en Europe, avec l’Italie évidemment, notre alliée, notre voisin, notre associée et notre rivale, les États-Unis avec ses géants industriels, le Japon avec sa réputation et le soutien de sa puissance publique, la Corée et Taïwan avec leur force de frappe et leur modernité, d’autres émergents, nous devons ne pas cesser de vouloir l’excellence.

 

Sans trahir le secret des conversations ou des négociations, c’est de ce renforcement en Nouvelle-Aquitaine, après que nous avons commencé à travailler, dès 2013, avec le Limousin, que nous avons discuté, hier soir, pendant deux bonnes heures avec Alain Rousset, redoutable bretteur quand il s’agit de promouvoir et de défendre sa région. Nous l’avons fait, grâce à Françoise Janson qui veille sur nous et avec Brigitte Closs qui ne dirige pas que son entreprise, Silab, qu’elle conduit vers le succès, mais aussi la gouvernance territoriale de notre Pôle à Bordeaux.

 

Le Président de la Région nous a demandé de faire un pas vers lui et de nous battre pour la réindustrialisation, la relocalisation et l’indépendance des approvisionnements en matières premières, pour le bio-sourcing, ses priorités absolues pour le médicament et sa préoccupation pour notre secteur. Nous lui avons dit que sur cet objectif, nous serions avec lui.

 

Mais, comme dans une discussion, il y a deux parties, d’un côté et de l’autre de la table, nous aussi, nous avons formulé nos souhaits en nous efforçant de ne pas en faire un inventaire à la Prévert, pire une « liste des commissions ».

 

Que la cosmétique (qui en est la parente, mais pas la sœur jumelle) ne soit plus confondue avec la santé ou la pharmacie et qu’elle devienne une orientation stratégique autonome de la région.

 

Que nous puissions avoir ainsi à travers une plate-forme S3 avec l’appui de nos équipes respectives à Bruxelles, Nouvelle-Aquitaine et Cosmetic Valley, ensemble, une vraie collaboration pour profiter des offres de soutien que propose l’Europe à l’international, à l’investissement, pour la recherche de la commission. 13 ans après que la France a exercé sa dernière présidence du conseil de l’Europe, pour la 13ème fois qu’elle l’exercera, ce serait le bon moment et, qui plus est, un moyen qu’en conduisant les 27 autres membres de l’Union nous montions dans le train de la Cosmétique Européenne, ce cluster que nous dirigeons, le Global Cosmetic Cluster, en conduisant la locomotive plutôt qu’en regardant filer depuis le quai déserté le dernier wagon. Après tout, ne voyons-nous pas en lisant nos badges qu’il y a parmi nous des collègues belges et allemands ?

 

Nous avons trouvé d’autres terrains d’entente qu’il va falloir explorer :

 

En tissant davantage de liens en circuit court avec le secteur agricole. Il devrait être notre principal fournisseur, notamment depuis la plaine aquitaine, la plus grande de France. Nous avons parlé pivoines, immortelles et même pruneau ! Nous aurions pu parler de la vigne et du lin.

 

En soutenant ensemble, pôle et région, la création de la marque à l’export « Cosmetic Valley France » et en faisant en sorte qu’elle soit  reconnue par l’État qui bénéficiera de l’investissement que nous faisons depuis 20 ans dans cette dénomination.

 

En attirant l’attention des lycéens, des étudiants, des apprentis, sur les emplois que nous pourrions leur proposer, même si j’entends encore les paroles du président Rousset se plaindre de la situation sociale que connaissent les jeunes salariées dans l’esthétique, et attirer davantage vers nos métiers, plus diversifiés et plus qualifiés qu’on ne le croit. Pourquoi, par exemple, ne pas faire passer en région Nouvelle Aquitaine notre « Cosmetic Expérience Tour » par le Futuroscope de Poitiers, la Cité du Vin ici ou le Musée de la BD à Angoulême.

 

J’en passe et je pourrais citer bien d’autres sujets que nous avons évoqués : inter clustering qui permettrait de créer des produits 100% nature avec des antioxydants bio, tirés du bois ou de la mer, pour protéger les lipides par l’agroforesterie ou le projet AgriWastevalue, le bio-mimétisme, la stratégie à l’export, la transversalité des incubateurs. La feuille de route serait trop longue à citer.

 

Une conclusion, avant de vous inviter à nous rejoindre ce soir, à Cap Science, dans le respect des gestes barrières évidemment, un dernier vœu en quelque sorte, la période le permet. Montesquieu, ce grand Bordelais, avait dit : « C’est Paris qui fait les Français ». Que ce soit Bordeaux, ce matin, qui, grâce à vous, fasse la cosmétique et la France.

 

Merci et bons travaux.

 

 

 

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